Les militants du Front de Gauche invitent les habitants à en débattre ensemble. Ne renonçons pas au changement, à nous de nous en mêler.

dimanche 12 octobre 2014

Le coup de gueule d'André

  9 octobre 2014



Mauvaise humeur.


Quand je sors d’un Conseil Municipal, je me dis que décidément la démocratie n’existe pas.

Le Conseil : exercice formel, formaté, d’entérinements des décisions d’un autocrate assis sur un coussin de sbires et sous les couvertures de commissions dont on ne sait rien : tout cela ressemble à un étrange petit théâtre de marionnettes dont on rejoue éternellement la même pièce.

J’ai la même impression parfois lorsqu’il m’arrive d’écouter les débats à l’Assemblée Nationale.
Cela me rappelle ce que dans les années soixante, on appelait Conférence de Méthode à Science Po :
Il était demandé à quelqu’un de soutenir le point de vue d’un parti qu’on lui désignait face à une assemblée de contradicteurs. Si l’intention est bonne, le résultat est catastrophique : on prépare des gens à des petits jeux qui singent la démocratie et les arguments se tournent et se retournent comme dans une mauvaise pièce de boulevard avec des ménages à trois, quatre ou chacun trompe chacun, où les vestes se retournent créant des courants d’air à faire claquer des portes…  

Faire de l’effet est plus important que d’argumenter.
Se montrer, être sûr d’être vu est plus important que d’être réellement là.
C’est qu’il en faut des sacrifices pour se faire élire, et réélire !
Il faut bien sacrifier aux rites de plaire, de séduire : cela sied à la démocratie !
Ah, Lucien et ses vestes : bleu horizon ou jaune canari !

La Commedia delle Arte puisait ses caricatures dans le monde politique.
 Pas étonnant et la source est loin de s’éteindre.
Les Guignols ont pris le relai à la télé. Ils me font rarement rire : c’est qu’à moquer systématiquement et répétitivement ces gens, on se rit aussi de la démocratie.

Sortir la démocratie de cet embourbement devient une nécessité vitale.
Vite revenir au débat hors des systèmes de représentation politique dans lesquels s’époumonent des élus dans des « faire semblant », élus qui s’estiment démocrates quand ils pensent pour le peuple en le flattant dans le sens de leurs réélections.
Vite s’autoriser à penser, à débattre en dehors des faux enjeux de démocratie résumés à des élections.
De l’air !  

Un exemple :
Pour la réhabilitation d’un quartier, la loi prévoit qu’il y ait une consultation de la population concernée.
 Le Maire n’en parle pas.
On le lui fait remarquer.
Il répond que cela sera fait. Pour ne pas être en dehors de la loi ?
Pas un mot sur l’importance d’une telle consultation, pas un mot sur l’information que cela suppose, pas un mot sur la mise en place, pas un mot sur ce qu’il adviendra de cette consultation, sur l’importance qu’il lui accorde…
Le voici, à n’en pas douter, contraint de sacrifier à cet emmerdement supplémentaire dont il se serait sans doute volontiers passé !
La démocratie : oui ! Mais sans le peuple, s’il vous plait !

Un autre encore :
Entre deux Conseils, le Maire prend un certain nombre de décisions.
La bagatelle d’une vingtaine !
Alors même que le Conseil n’en n’aura débattu que d’une dizaine !
Ces décisions ne sont pas mentionnées sur l’ordre du jour du Conseil.
Les élus en sont informés cependant dans le dossier qui leur est transmis pour le Conseil.
A la toute fin du Conseil, le Maire demande s’il y a des questions sur ces (ses ) décisions.
Il fait ainsi un gros paquet dans lequel se cachent des couleuvres prêtes à être gobées.
L’une de ces couleuvres :
Augmentation de 15% de la cantine scolaire !

Il existe bien quelque commission qui aurait pu instruire cette question, mais non :
décision du Maire !

A peine interrogée par quelques bonnes âmes sensibles…
Mais décision bel et bien entérinée !

 Ah, on nous en aura lu des articles de loi pour la vente ou l’achat de tel bien, pour la cession d’un autre ou pour la clôture de monsieur X…

Pendant ce temps l’emploi fout le camp, les commerces ferment,  la vie devient chaque jour plus difficile… Mais :
  

Dormez tranquilles, braves gens : on veille sur vous !Et si vous ne dormez pas encore,Sachez que nous mettons tous les moyens pour vous endormir !



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Ediles en assemblée….


Le mépris
Le dédain

Tous ne les professent pas
Mais leur carcan est tel que c’est tout ce qu’il en reste

Leur carcan leur est invisible, insensible
Ils ne peuvent s’en affranchir
Héritage, atavisme… que sais-je encore

Ils font parler ce carcan
Tous ne s’en rendent pas compte

Par de petits glissements invisibles
Au nom de la démocratie
Ils l’imposent à tous

Tous

Tous malades de cette peste

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