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vendredi 28 février 2014

A Paco

Paco. 

Paco, il y a tant de Paco, de Paquito que pour te différencier en Andalousie, tu étais Paco de la « portugaise » ou Paco de Lucia, ta chère maman.
Paco, je suis devenu fou en essayant de suivre tes doigts. Certes, je n’ai pas eu tes mots de têtes pendant que tu te mesurais en joutes musicales aux jazzmen mais j’aurai tant voulu troquer mes 14 heures de chantiers contre tes 14 heures de gammes quand tu n’avais que 14 ans.

Paco, tu fus une star sous le franquisme parce que la résonnance de tes cordes, la résonnance des corde vocales de Camaron de la Isla -tu te souviens, celui qui était prêt à « donner sa chemise pour ton mariage » - putain Paco, tu leur a montré qu’un gitan est plus qu’un amuseur avec sa guitare : Django était entrait dans le panthéon avec sa  Marseillaise mais être gitan, c’est un monde qui s’ouvre à nos portes, un monde de partage et une souffrance séculaire que la voix érayée  de Camaron nous fit toucher.

Souviens-toi des théâtres bondés. Moi, petit blanc, je ne comprenais pas les commentaires des spectateurs en plein spectacle, les danseurs qui rendaient hommage à leur famille, leur cousine ou à une belle-mère perchée dans les loges du haut. Et la fin du concert, avec ceux du public qui venaient enseigner à l’artiste les pas qu’il n’avait su faire de manière harmonieuse. Parce qu’on ne plaisante pas avec l’harmonie!

Je suis sûr que dans le ciel, une étoile est née. Et merde à Franco.

Ces quelques lignes à lire avec en écoutant « entre dos aguas » de Paco ou « como el agua » avec Camaron.


Laurent S.


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