Éprouvés
par le précédent gouvernement de droite, les profs d’école sont aujourd’hui remontés comme jamais contre le décret sur les nouveaux rythmes scolaires. Mais
sur le fond, de quoi parle-t-on exactement? Il s’agit concrètement de répartir
le mieux possible 24 heures
d’enseignement sur 9 demi-journées hebdomadaires, contre 8 précédemment, c’est
à dire de décider des horaires d’entrée et de sortie, de la durée de la pause
du midi, de l’articulation entre les cours et les activités périscolaires,
voire de préférer le samedi au mercredi.
Avec
la réforme, il est demandé aux élèves d’apprendre plus de choses en moins de
temps et de faire accepter l’idée que tout ne peut être enseigné sur le temps
scolaire et que ce qui ne peut l’être serait aussi bien transféré hors du temps
scolaire. Il s’agit, en vérité, de remplacer le temps précieux des écoliers par
des heures d’activités à moindre coût, que l’on pourra confier à des
associations et bientôt au privé par des appels d’offre auprès des mairies.
Il
va falloir mobiliser beaucoup d’argent au niveau des communes pour que la
réforme voulue par l’Etat trouve son plein régime. Il manque à l’évidence
beaucoup de personnels qualifiés mais aussi et
surtout des locaux appropriés. Faute d’infrastructures aux abords des
écoles, les intervenants du périscolaire n’auront parfois d’autre choix que
d’utiliser les salles de classe! Et si le DASEN (directeur académique) en
accord avec le Maire ne trouve rien à redire, les instits seront vite en colère.
On
ouvre en grand, avec cette réforme, le boulevard des inégalités entre les
enfants des différentes communes, du marché scolaire, et des petits pouvoirs
locaux. C’est un danger réel pour l’unité nationale de l’école primaire et le
principe de gratuité du service public d’éducation. C’est surtout pour le
moment la décision calamiteuse d’un gouvernement, sourd aux attentes du
terrain, qui a complètement accepté, dans tous les domaines, y compris
l’éducation, les idées néolibérales, poursuivant, à son tour, de manière
sournoise, la casse déjà bien engagée de l’école de la République.
Par
conséquent, il faut que s’engage au niveau local et national une grande
réflexion citoyenne. Que veut-on pour l’école publique? Comment l’éducation
nationale doit-elle assumer ses missions? Avec quels moyens? Quels locaux?
Quels choix financiers? Quels personnels? Quels contenus? Quelles structures
périscolaires? Se contenter de vouloir imposer des nouveaux rythmes dans des
classes toujours plus chargées sans y mettre
les moyens nécessaires est un
projet sans véritable ambition. Il consiste seulement à faire accepter le renoncement à un même
enseignement de qualité pour tous.
LES CANDIDATS DU FRONT DE GAUCHE
DE LA
LISTE « L’HUMAIN D’ABORD » PROPOSENT :
· La consultation de tous les conseils d’école avant
toute prise de décision modificative par le maire des rythmes scolaires dans la
commune.
· La création d’un observatoire municipal des inégalités
scolaires rassemblant des élus, des enseignants, et des parents d’élèves pour
défendre la gratuité du service public d’éducation et donner la priorité aux
élèves en difficulté.
· L’ouverture de centres de loisirs associés à l’école
(CLAE) permettant une parfaite articulation entre l’école et le périscolaire.
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