Hier soir, au cinéma « Les Toiles » de Crépy, pas moins de 90
personnes ont assisté à la projection du film de Gilles Perret intitulé
« les jours heureux »
Comme nous l’avions déjà précisé sur ce blog en diffusant l’information à propos de cette soirée, ce film retrace les rêves de celles et ceux qui résistèrent à l’occupation nazie et comment ils élaborèrent un programme à appliquer au sortir de la guerre pour donner naissance à ce qui a fait lien dans notre pays jusqu’à aujourd’hui.
Ce programme comprenait deux parties : un « plan d’action immédiate » qui concernait l’action de la Résistance intérieure française à mener dans la perspective de la libération et « les mesures à appliquer dès la libération du territoire », sorte de programme de gouvernement.
A la veille d’échéances électorales importantes (municipales et européennes), il est intéressant de relire cette seconde partie du programme et de réfléchir à la manière dont nous pouvons poursuivre l’idéal de nos prédécesseurs, malheureusement bien abîmé par les politiques libérales pratiquées ces dernières années.
Car, comment pourrait-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir
et prolonger ces conquêtes sociales, alors que la production de richesses a
considérablement augmenté depuis la libération, période où l’Europe était
ruinée ?...
Nous vous livrons ici quelques extraits de ce programme qui s’intitulait
(le saviez-vous ?)… Les jours heureux…
LES JOURS HEUREUX
PAR
LE C.N.R
Titre de la première édition clandestine parue le 24 mars 1944
PROGRAMME
DU CONSEIL NATIONAL DE LA RESISTANCE
(Extraits)
MESURES À APPLIQUER DÈS LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE
L’établissement de la démocratie
la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du
suffrage universel ;
La pleine liberté de pensée, de
conscience et d’expression ;
La liberté de la presse, son
honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des
influences étrangères ;
….
Promouvoir les
réformes indispensables :
a) Sur le plan économique :
• l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale,
impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la
direction de l’économie ;
• une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination
des intérêts particuliers à l’intérêt général… ; …
• le retour à la nation des grands
moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources
d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des
grandes banques ;
• Le développement et le soutien des
coopératives de production, d’achats et de ventes, agricoles et
artisanales ;
• Le droit d’accès, dans le cadre de
l’entreprise, aux fonctions de direction et d’administration, pour les ouvriers
possédant les qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs
à la direction de l’économie.
b) Sur le plan social :
• le droit au travail et le droit au repos, notamment par le
rétablissement et l’amélioration du régime contractuel du travail.
• un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de
salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la
sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine.
• la garantie du pouvoir d’achat national par une politique tendant à
la stabilité de la monnaie ;
• la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme
indépendant, doté de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie
économique et sociale ;
• un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les
citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se
les procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des
intéressés et de l’État ;
• la sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions
d’embauchage et de licenciement, le rétablissement des délégués
d’atelier ;…
• une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs
jours ;…
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