
L’Afrique
du Sud et la lutte contre l’Apartheid nous donnait une perspective du monde
particulière. La guerre froide (entre URSS et les Etats-Unis) était
particulièrement chaude dans certains endroits de la planète : en Amérique
latine, les paysans et syndicalistes étaient exterminés par les régimes
militaires et les escadrons de la mort financés par les Etats-Unis. Au sud de
l’Afrique et pas uniquement en Afrique du Sud, les combats étaient intenses. Au
Mozambique, en Angola et en Namibie, les troupes Sud-Africaines soutenues par
les Etats-Unis menaient des opérations militaires contre les gouvernements de
gauche dans l’intension de créer des pays satellites afin de protéger le
système d’Apartheid.
Cette
guerre eut des échos en France car le coopérant français Pierre André Albertini
passa quelques années dans les geôles sud-africaines en raison de ses liens
avec l’ANC, d’autre part, ce fut bel et bien à Paris qu’un commando
sud-africain assassinat la représentante de l’ANC, Dulcie September. Nous
étions des milliers à accompagner Dulcie à sa dernière demeure au Père
Lachaise. Vers 1986-88, le nom de Nelson Mandela n’était pas encore aussi
populaire en France. Nous étions alors peu nombreux à coller son portrait sur
le mur de nos villes, à faire signer des pétitions pour sa libération ou
encore, (plus festif) à occuper l’ambassade d’Afrique du Sud… Et ça a
payé : ensuite, il y eut le boycott contre les produits sud-africains en
France, l’isolement économique de l’Afrique du Sud pourtant largement aidé par
les Etats-Unis jusqu’à ce que l’opinion étasunienne ne se retourne.
Surtout,
il y eut la défaite militaire des troupes sud-africaines en Angola. (Rappelons
juste que la France comptait quelques conseillers auprès des sud-africains à
cette époque !). Ce fut en effet à Cuito-Carnavale que les troupes
cubaines éperonnèrent l’armée sud-africaine en 1988 et firent s’écrouler le
projet de domination raciste au sud de l’Afrique.
En
1990, Nelson Mandela fut libéré par un gouvernement sud-africain acculé par la
réprobation mondiale. Et pour changer, nous sommes partis faire un carnaval
devant l’ambassade d’Afrique du Sud à Paris.
PS :
Nelson Mandela fit sont premier voyage officiel à Cuba. Puis lorsqu’il vint en
France, l’organisation des jeunesses communistes fut remisée en arrière cour
pour ne pas gêner la photo avec Mitterrand.
Laurent
SANCHIS
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