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vendredi 6 décembre 2013

Pour Nelson.

Pour nombres de jeunes qui commencèrent à militer dans les années 1980, Mandela faisait parti du Panorama. Il y avait certes les manifestations anti-racistes et contre les bavures policières, les rassemblements devant les préfectures pour que nos amis lycéens ne soient pas expulsés dans leur pays quelques mois avant le bac…
L’Afrique du Sud et la lutte contre l’Apartheid nous donnait une perspective du monde particulière. La guerre froide (entre URSS et les Etats-Unis) était particulièrement chaude dans certains endroits de la planète : en Amérique latine, les paysans et syndicalistes étaient exterminés par les régimes militaires et les escadrons de la mort financés par les Etats-Unis. Au sud de l’Afrique et pas uniquement en Afrique du Sud, les combats étaient intenses. Au Mozambique, en Angola et en Namibie, les troupes Sud-Africaines soutenues par les Etats-Unis menaient des opérations militaires contre les gouvernements de gauche dans l’intension de créer des pays satellites afin de protéger le système d’Apartheid.

Cette guerre eut des échos en France car le coopérant français Pierre André Albertini passa quelques années dans les geôles sud-africaines en raison de ses liens avec l’ANC, d’autre part, ce fut bel et bien à Paris qu’un commando sud-africain assassinat la représentante de l’ANC, Dulcie September. Nous étions des milliers à accompagner Dulcie à sa dernière demeure au Père Lachaise. Vers 1986-88, le nom de Nelson Mandela n’était pas encore aussi populaire en France. Nous étions alors peu nombreux à coller son portrait sur le mur de nos villes, à faire signer des pétitions pour sa libération ou encore, (plus festif) à occuper l’ambassade d’Afrique du Sud… Et ça a payé : ensuite, il y eut le boycott contre les produits sud-africains en France, l’isolement économique de l’Afrique du Sud pourtant largement aidé par les Etats-Unis jusqu’à ce que l’opinion étasunienne ne se retourne.
Surtout, il y eut la défaite militaire des troupes sud-africaines en Angola. (Rappelons juste que la France comptait quelques conseillers auprès des sud-africains à cette époque !). Ce fut en effet à Cuito-Carnavale que les troupes cubaines éperonnèrent l’armée sud-africaine en 1988 et firent s’écrouler le projet de domination raciste au sud de l’Afrique.
En 1990, Nelson Mandela fut libéré par un gouvernement sud-africain acculé par la réprobation mondiale. Et pour changer, nous sommes partis faire un carnaval devant l’ambassade d’Afrique du Sud à Paris.



PS : Nelson Mandela fit sont premier voyage officiel à Cuba. Puis lorsqu’il vint en France, l’organisation des jeunesses communistes fut remisée en arrière cour pour ne pas gêner la photo avec Mitterrand.


Laurent SANCHIS

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