Lors de notre réunion publique
sur l’avenir des services de santé à
Crépy-en-Valois ce mardi 11 mars, les
problèmes de santé en général ont été débattus mais,
plus précisément, l’actualité de la maison médicale de l’avenue de Senlis a été
très largement évoquée.
Présents à cette réunion…
plusieurs médecins, dont le Dr. Dahan, ancien conseiller municipal de gauche,
qui a pu exposer aux participants la situation de cette structure locale devenue
une véritable institution pour la population.
En effet, la maison médicale est énormément
fréquentée par les habitants de notre ville et des villages voisins. Elle emploie
une soixantaine de professionnels dont 13 médecins. Aujourd’hui, elle a pourtant de plus en plus de difficultés à
survivre et on peut craindre sa disparition à terme.
Malgré l’attractivité de
Crépy-en-Valois à de nombreux égards, le nombre de médecins a constamment diminué
ces dernières années, ne permettant plus de répondre aux besoins d’une
population grandissante. Dans le même temps, les contraintes imposées aux
praticiens se sont multipliées, démotivant nombre de jeunes diplômés à
s’installer. Les médecins en place trouvent facilement des remplaçants mais pas
de candidats pour venir renforcer leur équipe ou leur succéder et doivent
assumer avec un effectif réduit des charges devenues de plus en plus lourdes
pour eux.
Ce problème n’est pas spécifique
à notre ville. Depuis une trentaine d’années, le « numerus clausus »
a considérablement limité le nombre d’étudiants en médecine pour des raisons de
gestion comptables purement absurdes. Aujourd’hui, les médecins se font rares
et les patients sont souvent condamnés à des délais d’attente importants pour
obtenir un rendez-vous. A ce problème de pénurie, s’ajoute toute une série de
contraintes financières et administratives qui pèsent de plus en plus sur les
praticiens et les démotivent. Le système de garde est aussi compromis depuis
quelques années par la centralisation des appels vers le 15. Le manque de
médecins volontaires, n’arrange rien ! Les patients sont souvent obligés
de se déplacer par leurs propres moyens vers Compiègne ou Senlis par exemple.
Pour remédier à cette situation
compliquée, le Dr. Dahan et d’autres médecins de la maison médicale se sont
efforcés de remettre en place un système de garde efficace mais ils n’ont pas été soutenus par les différents
partenaires locaux.
Dans ce contexte alarmant de difficultés
pour les services de santé à Crépy, la maison
médicale actuelle représente pourtant un outil qui mérite d’être sauvegardé. La
municipalité a le devoir de se mobiliser avec les professionnels de santé déjà en
place pour trouver des solutions favorisant son maintien et son développement.
Or, que déclare Arnaud
Foubert, à quelques jours des élections municipales ?
Il nous propose
de créer une seconde maison médicale avec le concours et l’appui financier de
l’Agence régionale de santé, dans laquelle exercerait notamment le Dr. Pinilo, l’un
de ses colistiers. Autrement dit, il abandonnerait la maison médicale actuelle
à son triste sort et pire il compromettrait gravement son avenir.
Pour cela, il s’appuie sur un
coûteux audit dans lequel les auteurs décrivent la situation des services de
santé de la ville en concluant justement… qu’il faut une nouvelle structure ! Le hasard du calendrier faisant bien les
choses, Arnaud Foubert annonce parallèlement la mise en place d’un système de
garde pour les week-ends et les jours fériés… toujours en coopération avec son
ami et colistier médecin.
Plusieurs questions se
posent :
*Comment les auteurs de cet audit
ont-ils pu réaliser cette évaluation en toute objectivité alors même qu’ils
n’ont jamais pris la peine de s’entretenir avec les professionnels de la maison
médicale ?
*Comment la création d’une seconde
maison médicale pourrait-elle résoudre la pénurie de médecins, la difficulté à
trouver des volontaires pour s’installer durablement ou prendre son tour de
garde ?
*Cette période pré-électorale
aurait-elle la vertu de résoudre en un seul coup de baguette magique toutes ces
difficultés ?
*Pourquoi ne pas avoir choisi au
contraire de consolider le pôle existant? Si les médecins de Crépy se
rassemblaient dans une même structure, ils mutualiseraient leurs moyens, les
frais seraient beaucoup moins élevés et la structure y gagnerait en
attractivité pour de jeunes médecins désireux de s’installer dans de bonnes
conditions. En outre, la maison médicale de l’avenue de Senlis pourrait
s’agrandir si la mairie mettait à sa disposition les terrains disponibles
situés à proximité.
Si nous voulons garantir et
améliorer l’offre de soins pour les habitants de Crépy et des villages alentour
(50 000 personnes concernées), ce n’est pas le moment de se disperser dans
des
projets hasardeux. Le plus juste est
de maintenir le pôle existant et de concentrer tous les efforts vers son
déploiement avec, notamment : le « recrutement » de médecins
généralistes et spécialistes, la création d’un service d’urgence, la mise en
place d’un scanner, etc…
A l’issue de ce débat, les
membres de la liste « l’Humain d’abord » restent très attentifs et
mobilisés sur la situation des services de santé et sur l’avenir de la maison
médicale.
Nous pensons qu’une véritable
démocratie locale doit prendre en compte les propositions, les idées et les
critiques émises par les habitants avec un véritable système de délégation et de représentation
qui permettrait à chacun d’entre nous d’avoir un « vrai droit au
chapitre ».
L’intérêt général ne doit pas
être sacrifié au profit d’intérêts particuliers.
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