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mercredi 12 mars 2014

Quel avenir pour la maison médicale de Crépy ?



Lors de notre réunion publique sur l’avenir des services de santé à Crépy-en-Valois ce mardi 11 mars, les problèmes de santé en général ont été débattus mais, plus précisément, l’actualité de la maison médicale de l’avenue de Senlis a été très largement évoquée.  

Présents à cette réunion… plusieurs médecins, dont le Dr. Dahan, ancien conseiller municipal de gauche, qui a pu exposer aux participants la situation de cette structure locale devenue une véritable institution pour la population.

En effet, la maison médicale est énormément fréquentée par les habitants de notre ville et des villages voisins. Elle emploie une soixantaine de professionnels dont 13 médecins. Aujourd’hui, elle  a pourtant de plus en plus de difficultés à survivre et on peut craindre sa disparition à terme.

Malgré l’attractivité de Crépy-en-Valois à de nombreux égards, le nombre de médecins a constamment diminué ces dernières années, ne permettant plus de répondre aux besoins d’une population grandissante. Dans le même temps, les contraintes imposées aux praticiens se sont multipliées, démotivant nombre de jeunes diplômés à s’installer. Les médecins en place trouvent facilement des remplaçants mais pas de candidats pour venir renforcer leur équipe ou leur succéder et doivent assumer avec un effectif réduit des charges devenues de plus en plus lourdes pour eux.

Ce problème n’est pas spécifique à notre ville. Depuis une trentaine d’années, le « numerus clausus » a considérablement limité le nombre d’étudiants en médecine pour des raisons de gestion comptables purement absurdes. Aujourd’hui, les médecins se font rares et les patients sont souvent condamnés à des délais d’attente importants pour obtenir un rendez-vous. A ce problème de pénurie, s’ajoute toute une série de contraintes financières et administratives qui pèsent de plus en plus sur les praticiens et les démotivent. Le système de garde est aussi compromis depuis quelques années par la centralisation des appels vers le 15. Le manque de médecins volontaires, n’arrange rien ! Les patients sont souvent obligés de se déplacer par leurs propres moyens vers Compiègne ou Senlis par exemple.

Pour remédier à cette situation compliquée, le Dr. Dahan et d’autres médecins de la maison médicale se sont efforcés de remettre en place un système de garde efficace mais ils n’ont pas été soutenus par les différents partenaires locaux.

Dans ce contexte alarmant de difficultés pour les services de santé à Crépy, la maison médicale actuelle représente pourtant un outil qui mérite d’être sauvegardé. La municipalité a le devoir de se mobiliser avec les professionnels de santé déjà en place pour trouver des solutions favorisant son maintien et son développement.

Or, que  déclare Arnaud Foubert, à quelques jours des élections municipales ?

Il nous propose de créer une seconde maison médicale avec le concours et l’appui financier de l’Agence régionale de santé, dans laquelle exercerait notamment le Dr. Pinilo, l’un de ses colistiers. Autrement dit, il abandonnerait la maison médicale actuelle à son triste sort et pire il compromettrait gravement son avenir.

Pour cela, il s’appuie sur un coûteux audit dans lequel les auteurs décrivent la situation des services de santé de la ville en concluant justement… qu’il faut une nouvelle structure ! Le hasard du calendrier faisant bien les choses, Arnaud Foubert annonce parallèlement la mise en place d’un système de garde pour les week-ends et les jours fériés… toujours en coopération avec son ami et colistier médecin.

Plusieurs questions se posent :

*Comment les auteurs de cet audit ont-ils pu réaliser cette évaluation en toute objectivité alors même qu’ils n’ont jamais pris la peine de s’entretenir avec les professionnels de la maison médicale ?

*Comment la création d’une seconde maison médicale pourrait-elle résoudre la pénurie de médecins, la difficulté à trouver des volontaires pour s’installer durablement ou prendre son tour de garde ?

*Cette période pré-électorale aurait-elle la vertu de résoudre en un seul coup de baguette magique toutes ces difficultés ?

*Pourquoi ne pas avoir choisi au contraire de consolider le pôle existant? Si les médecins de Crépy se rassemblaient dans une même structure, ils mutualiseraient leurs moyens, les frais seraient beaucoup moins élevés et la structure y gagnerait en attractivité pour de jeunes médecins désireux de s’installer dans de bonnes conditions. En outre, la maison médicale de l’avenue de Senlis pourrait s’agrandir si la mairie mettait à sa disposition les terrains disponibles situés à proximité.

Si nous voulons garantir et améliorer l’offre de soins pour les habitants de Crépy et des villages alentour (50 000 personnes concernées), ce n’est pas le moment de se disperser dans des
projets hasardeux.  Le plus juste est de maintenir le pôle existant et de concentrer tous les efforts vers son déploiement avec, notamment : le « recrutement » de médecins généralistes et spécialistes, la création d’un service d’urgence, la mise en place d’un scanner, etc…

A l’issue de ce débat, les membres de la liste « l’Humain d’abord » restent très attentifs et mobilisés sur la situation des services de santé et sur l’avenir de la maison médicale.

Nous pensons qu’une véritable démocratie locale doit prendre en compte les propositions, les idées et les critiques émises par les habitants avec un  véritable système de délégation et de représentation qui permettrait à chacun d’entre nous d’avoir un « vrai droit au chapitre ».

L’intérêt général ne doit pas être sacrifié au profit d’intérêts particuliers. 

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